KaotiK-92
Président
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Date d'inscription : 21/11/2009
 |  Sujet: L'incroyable histoire de l'Alys Intuitive Corporation  Sam 21 Nov - 16:02 | |
| Aube du sixième jeudi, année 2889, Hynimée
Santian Alys : “- C’est un bel enfant. Il fera de grandes choses, j’en suis convaincu.
Maribelle : - Puisses-tu dire vrai. En attendant, chérissons-le de tout notre coeur. Cela fait si longtemps que nous l’attendons !”
Dernier dimanche, jour de parade des pilotes de l’armée, 2899, Place du Canal de l’Esprit, Hynimée
“- Mon Général !
- Sergent ?
- Une transmission urgente de Lemnos.
tendant à son supérieur un communiqué :
Une escouade a été repérée, qui refuse toute communication, mon général. Il semblerait que leurs boucliers soient actifs.
- En période de paix, et par ici, cela ne présage rien de bon. Je vais rassembler le conseil. Prévenez Lemnos que nous dépêchons des techniciens et des matériaux pour aménager une défense d’appoint près de leur centre de commandes.”
Moins d’une heure plus tard, sur Lemnos
“- Major, les radars semblent détecter une nouvelle masse, bien plus importante.
d’un ton grave :
- La paix prend fin aujourd’hui, sergent. Regardez plutôt ça.
pointant du doigt un écran de contrôle :
Des centaines de vaisseaux.
- Notre technologie est obsolète, ils ont pris nos radars de vitesse. Si nous les détectons maintenant, c’est qu’ils ont réduit leur vitesse.
puis, après un court moment de réflexion :
J’ai peur que vous ayez raison, major. Si ils continuent sur cette lancée, ils auront atteint l’hémisphère Sud dans la soirée !
- Prévenez immédiatement Hynimée. En si peu de temps, nous pourrons à peine mettre en place un semblant de défense... On lance le plan d’évacuation d’urgence des civils, Lemnie, Aristène et Hostie en priorité. Les vaisseaux dépêchés par Hynimée ne seront pas de trop dans cette démarche.
à un autre sergent :
Distaine ! Prenez deux hommes et rapatriez le seigneur Gulliver, actuellement en déplacement à Hostie. En cas de guerre, Hynimède aura besoin de lui.”
Hynimée, peu après
Un messager, arrivant en courant au domaine des Alys : “- Général Alys ! L’Archipel est attaqué ! Vous êtes attendu au QG.
Santian Alys : - Attaqués sans préavis ? Qui sont donc ces bougres qui n’ont jamais pris connaissance des règles de la guerre ?
Le messager : - Lemnos est en alerte générale depuis une demi-heure, mon général. Une armada de haut niveau technologique a trompé nos radars. Peu avant, une flottille aux intentions inconnues a été aperçue.
Santian Alys : - Et on ne m’informe que maintenant ?
(A ces mots, le messager reste muet.)
Disposez.
à son épouse :
“- Le domaine n’est plus un endroit sûr. Va chercher les enfants. Je vous emmène là où vous serez le plus en sécurité.
Maribelle : - Nous... Mais toi ? Jure-moi de rester au QG et de nous rejoindre si la situation devient incontrôlable.
Santian : - Si l’ennemi atteint Hynimède, ma place est auprès de mes hommes.
Maribelle, ayant appelé les enfants : - Tu n’as pas commandé de vaisseau depuis bientôt quarante ans...
Santian : - Et depuis quarante ans, je suis un des généraux les plus respectés et les plus écoutés.
Chris et Harmonie les ayant rejoint :
En route, mes amours.
levant les yeux vers sa femme :
Dieu sait ou cela nous mènera.”
Troisième dimanche, année 2917, Hynimée-Nouvelle, le Palais
Professeur Rosas, désemparé : “- Monseigneur, votre mère est au plus mal ! Elle requiert votre présence.
Chris Alys : - Ciel, saurait-elle guérir un jour ? Partez devant, je me hâte.”
Quelques vingt minutes plus tard, propriété de Maribelle Alys
Chris : “- Mère ! Le Professeur m’a averti, je suis venu au plus vite.
Maribelle : - Mes forces me quittent, Chris. Ce mal est plus fort que ma volonté...
tremblante :
Laisse-moi te remettre ceci.
tendant à son fils une dague dorée :
Ton père me l’a confiée le soir de l’ultime bataille. Il tenait à ce que je te la remette s’il ne pouvait pas le faire lui-même. Je pense que tu es prêt à la recevoir, avec les valeurs qui l’accompagnent.
Chris : - Mère, je l’accepte avec respect, mais, pour le moment, seule votre santé m’importe.”
Chris Alys avait à peine prononcé ces mots que la vie semblait quitter Maribelle. S’en suivit un profond chagrin, que l’actuel Grand régent des armées se garda d’exposer.
“Trois jours après l’anéantissement de Lemnos par les armées corsaires, la plus grande bataille de l’histoire éclata dans l’espace, surplombant la région hyniméenne. La flotte ennemie était divisée en trois groupes à effectifs inégaux, ayant chacun un objectif précis. La bataille fût d’une incomparable violence. Bien qu’inférieure en nombre, l’armée défensive hynimedaine, orchestrée par Santian Alys et ses comparses, sût prendre le dessus sur les envahisseurs... non sans pertes.
Le général Alys succomba à une attaque cardiaque, à bord du vaisseau amiral, une fois la bataille achevée. Il fût inhumé deux jours plus tard, dans le plus grand respect et à l’abri des regards, dans la cour de sa propriété hyniméenne, dont il ne restait que des vestiges.”
Les jours qui suivirent le décès de Maribelle Alys fûrent à l’origine de grandes réflexions de la part du Seigneur Chris Alys. Il convoqua le Conseil, pour y tenir des propos qui allaient changer le mode de vie des hynimedains, moins de 18 ans après le grand combat contre les corsaires.
Voici ce que dît le Seigneur Chris Alys, grand régent des armées, à la réunion du Conseil :
“Mes amis, j’ai profondément réfléchi.
Notre planète vit cachée, repliée sur elle-même, depuis ce jour que vous avez tous en mémoire (certains d’entre vous siégeaient déjà ici en ce temps). J’ai connu la Grande Hynimède, son peuple heureux, son économie florissante, sa fabuleuse ouverture intergalactique...
Je crois qu’il est temps de remettre la machine en marche et de montrer au peuple, qui a eu dix-sept ans pour faire son deuil, qu’Hynimède peut retrouver sa grandeur d'antan !
Recontactons nos anciens alliés, bâtissons de nouveau des postes d’observation sur des sols propices. Permettons à nos éminents scientifiques de mettre en application pour l’Armée les résultats de leurs recherches.
Oui, je vous le dis : repartons à la conquête de l’espace !”
Le Conseil donna carte blanche au Seigneur Alys. La reprise des opérations militaires d’expansion fut appréciée des nouvelles générations, bien que faisant certains sceptiques chez les anciens combattants et les familles des victimes de l’attaque corsaire.
Explorations, découvertes, ententes, pactes... L’opération fût un réel succès. Mais ce ne fût pas sans attirer la convoitise des dirigeants de certaines planètes environnantes, qui ne surent pas se contenter de pactes commerciaux. De nouvelles puissances émergeaient, alors qu’on découvrait des traces de vie dans des galaxies encore inexplorées jusque là.
Le climat intergalactique se dégrada peu à peu. Des pactes furent rompus et les amis d’un jour devinrent rivaux.
Hynimède savait préserver ses relations et axait finalement beaucoup sur la diplomatie. Ses alliés militaires n’étaient malheureusement pas tous dans la même situation. Fidèles à leur politique et soucieux des contrats signés avec les planètes amies, les seigneurs diplomates d’Hynimède durent parfois intervenir pour éviter des conflits.
Mais la soif de pouvoir poussa un chef à rompre la paix qui régnait encore jusque là. Un allié d’Hynimède subît la première attaque, de faible ampleur. La multitude de pactes signés entre les planètes environnantes provoqua l’implication de dizaines de puissances dans le conflit. Certains n’honorèrent pas leurs contrats et s’isolèrent. S’en suivît un remaniement considérable des alliances dans la galaxie d’Hynimède.
Chris Alys comprît que le danger risquait de guetter sous peu et prît les décisions qui s’imposaient. La division des pouvoirs sur la planète pouvait devenir problématique si une décision rapide était à prendre, en ces temps tumultueux. Le Conseil, dont il n’était jusque là qu’un des membres, accepta de le nommer seul à la tête du gouvernement, secondé par les autres seigneurs.
Le second lundi de 2920, Chris Alys prends la tête d’une flottille neutre et se dirige vers Lemnos, colonie hynimedaine dévastée par les corsaires trois jours avant l’ultime bataille (appelée aussi “bataille d’Hynimée”). Sondant la surface de la planète, les éclaireurs détectent des signes de vie. “Corsaires ou survivants ? Je veux en avoir le coeur net. Atterrissez.” Le vaisseau d’observation entame sa descente vers une zone que les radars indiquent comme habitée. Posant le pied à terre, accompagné de quelques soldats, Chris Alys se voit encerclé par des hommes et des femmes en armes aux airs menaçants.
L’une d’entre eux prend la parole :
“Qui êtes-vous, étranger, et que venez-vous faire ici ?”
Avec un geste d’apaisement, et sur un ton rassurant, le Grand Seigneur d’Hynimède répond :
“Je viens en paix. Je ne m’attendais pas à rencontrer tant de femmes ici. Mon nom est Chris Alys, Grand Seigneur d’Hynimède.”
A ces mots, les hommes et femmes, les armes toujours pointées sur le petit groupe hynimedain, semblent d’offusquer.
Un homme : “- Où était Hynimède quand la résistance lemnane tentait de sauver ce qu’il restait d’Hostie, de Lemnie,... ?
Une femme : - Nous avons espéré, pendant 8 longs mois, la venue des renforts !
Chris Alys, tentant de prendre la parole : - Hynimée...
L’homme, le coupant : - Mon fils a été torturé par ces maudits pirates ! Cela n’aurait jamais dû arriver. On nous a abandonné à notre sort ! J’ai perdu mon enfant...
Chris Alys, calmement : - Hynimée a été assaillie trois jours après l’assaut contre Lemnos. Les seigneurs hynimedains ont usé de la stratégie la plus fine pour sauver la nation. Nous avons essuyé beaucoup de pertes... Hynimée a été détruite en quasi-totalité et nous pensions Lemnos perdue. Vous avez fait preuve d’un grand courage et d’un grand sens de l’organisation. Que reste-t-il des corsaires ?
La première femme : - Des hommes affaiblis, inoffensifs, terrés derrière les montagnes lemniennes. Cela fait vingt ans que nous préparons une défense pour repousser un nouvel ennemi potentiel... ou nous protéger d’un éventuel retour des pirates. Hélas, nos moyens sont moindres.
Chris Alys : - Au nom du Conseil hynimedain, j’implore votre pardon. Rebâtissons ensemble Lemnie, Hostie et tout ce qui a fait un jour la grandeur de Lemnos.”
Durant six ans, on rebâtît à cent kilomètres à la ronde autour de Lemnie, on rapatria les survivants exilés dans l’hémisphère sud et on pista ce qu’il restait des assaillants de 2899. L’empire hynimedain redorait son blason, grâce aux initiatives de son chef charismatique et à la performance des seigneurs conseillers.
Fin 2926, l’empire d’Hynimède et de son chef Chris Alys s’agrandit, avec la découverte d’une planète toute de faune et de flore, située dans une galaxie lointaine. Les travaux de colonisation furent entamés dès 2927, sous la direction du seigneur Jules. Il fût proposé à quelques centaines de citoyens hynimedains et lemnans de s’installer sur cette nouvelle terre. Cependant, bien que les environs d’Aphrodius fusses déserts, il n’était pas impossible que l’activité naissante sur la planète réveille les convoitises des autres peuples de la galaxie. Pour assurer le bon développement de la nouvelle colonie, il fût décidé de lui donner une certaine indépendance. Alys réunît le conseil à Hynimée-Nouvelle, le sixième samedi de 2927.
Alys : “- Je déclare ouverte cette séance du conseil. Nous évoquerons aujourd’hui le développement d’Aphrodius; j’ai moi-même certaines propositions à vous faire.
Seigneur Hermès : - Le Conseil est tout ouïe, Seigneur Alys.
Alys : - Merci, Seigneur Hermès. J’invite tout d’abord le seigneur Jules a nous tenir informés de l’avancée des travaux.
Seigneur Jules : - Les travaux vont bon train. Aphrodius a beaucoup à apporter. Comme vous le savez, nous avons débuté l’aménagement de la planète sur quatre zones du globe. Le référendum proposé par le Conseil lors de la précédente réunion a eu lieu hier. La capitale de notre nouvelle colonie sera située en hémisphère sud et s’appelera Le Havre. Pour la suite, je laisse la parole à notre respecté grand seigneur.
Alys : Merci, Seigneur Jules, pour cette intervention qui, j’en suis sûr, aura su éclairer chacun d’entre nous. Mes amis, dans le soucis, évoqué lors de notre dernière réunion, de donner à Aphrodius une certain pouvoir de décision quant aux phénomènes internes et intergalactiques la concernant, je vous soumets l'idée suivante : “La mise en place d’un gouvernement aphrodien, composé d’un conseil de seigneurs locaux et d’une tête de gouvernement qui ne serait autre que ma bien-aimée soeur Harmonie.”
Les seigneurs hynimedains tendent l’oreille, l’air étonné.
Alys : “- Harmonie dispose des compétences nécessaires à la gestion d’un royaume. Je propose qu’elle soit formée par le seigneur Hermès lui-même, si son emploi du temps le permet.
Seigneur Hermès, se raclant la gorge : - Vous comprendrez que le conseil puisse requérir quelques temps de réflexion. Si elle ne venait pas de vous, cette idée m’aurait, personnellement, sûrement fait sourire. Jamais une femme n’a été décisionnaire en haut-rang. Je respecte votre grande intelligence et propose au conseil une nouvelle réunion, lundi matin, au cours de laquelle chacun donnera ses “pour” et ses “contre”.
Alys : - Qu’il en soit ainsi.”
A ce mots, les douze seigneurs présents se lèvent et sortent.
Le Conseil approuva finalement le projet à la quasi-unanimité. Harmonie accepta. Pendant que le seigneur Hermès s’efforçait de la former au mieux à la gestion d’une colonie et aux relations externes, on érigeait le Palais au centre de la capitale aphrodienne.
C’est ainsi qu’Aphrodius se développa et débuta la construction d’infrastructures militaires, dans l’optique d’assurer une présence à l’échelle galactique. Quoique relativement pacifique, le gouvernement aphrodien n’en oubliait pas l’histoire d’Hynimède. Trois ans après le début de l’aménagement, Aphrodius était autonome.
Chris Alys accompagnait souvent sa soeur dans les démarches envers les gouvernements des planètes accueillantes. C’est ainsi qu’un jour...
“- Ma Reine, Général Alys, nous approchons.
- Bien, répondît Chris Alys, essayez d’établir un contact.
- Ce ne sera pas nécessaire, mon général, nous recevons déjà une demande d’identification... Signal du drapeau blanc transmis."
Puis, après une dizaine de secondes :
"- Nous recevons des coordonnées d'atterrissage. Mon général ? Ma Reine ?
- Capitulez, capitaine, mais restez sur vos gardes. Que l’escorte reste en orbite.”
Le grand vaisseau teinté bleu marine réservé à ces occasions se pose à l’endroit convenu et est accueilli dans les règles par un diplomate et son cortège.
“- Bienvenue à vous, étrangers. Que nous vaut l’honneur de votre visite ?
La Reine Harmonie prend la parole :
- Je suis la Reine Harmonie, de la planète Aphrodius, et voici mon frère, le Seigneur Alys, souverain de l’empire hynimédien, auquel appartient mon peuple. Nous venons en amis.
- Votre investissement est honorable. Je vais faire en sorte que vous soyez reçus comme il se doit par notre roi. En attendant, je vous prie de bien vouloir me suivre où vous aurez tout le confort qui est vous dû.”
En fin d’après-midi, Harmonie et Chris Alys sont escortés vers ce qui, de loin, ressemblait à un château à tourelles. S’approchant du-dit château, les deux représentants de l’empire hynimedain découvrirent une forteresse de cristal d’une beauté incomparable, fortement gardée. Ils furent accueillis devant la porte de la cité par un personnage d’une grande beauté, richement vêtu.
“- Bienvenue sur New Krypton. Mon nom est Jorel. Je règne sur ces terres. Je vous présente mes excuses pour ne pas vous avoir reçu plutôt. Madame... ?
- Reine Harmonie, de la planète Aphrodius.
- Charmé..., lui répondît le roi neo-kryptonien en lui baisant la main, puis, s’adressant à Chris Alys :
Et vous êtes le seigneur... Alys, d’Hynimède, m’a-t-on dit.
- C’est exact, répondît-il. Nous sommes, en vérité, à la recherche d’alliances commerciales avec les gouvernements des planètes les plus proches d’Aphrodius.
- Bien, bien... allons discuter de tout ça autour d’une bonne table. Mes cuisiniers sont de véritables cordons bleus, vous verrez !”
Sur ces bonnes paroles, Harmonie et Chris, précédés par leur hôte, empruntèrent un grand escalier de verre, pour rejoindre une salle plus intimiste au milieu de laquelle était dressée une grande table. Ils échangèrent au cours de leur repas des propos plus ou moins sérieux. Jorel confia à ses invités que les temps n’étaient pas si doux qu’ils semblaient l’être, sur New Krypton...
“- Nous avons actuellement à faire face à un mécontentement du peuple dû à notre politique d’expansion, estimée dangereuse par certain beaux-parleurs, qui font facilement partager leurs idées aux plus crédules. Vous devez savoir que nous sommes sans pitié avec nos ennemis interplanétaires. Nos forces sont régulièrement de sortie. Cependant, notre gouvernement est loin d’être hostile... Nous fonctionnons à peu près de la même manière que vous, exception faite que mes conseillers n’ont aucun pouvoir exécutif.
J’aimerais que le peuple partage ma vision des choses, mais mes sujets sont, pour la plupart, bien en dessous de tout ça.
- D’où les gardes qui entourent le château. [...] Ces malheureux événements n’empêcheront pas mon gouvernement de travailler main dans la main avec le vôtre, ajouta Harmonie, avant que Chris n'enchaîne :
- Une alliance entre nos peuples ne peut que vous faire remonter dans l’opinion. Ensemble, nous essaierons de remettre de l’ordre chez vous, en montrant à tous que les relations intergalactiques peuvent apporter beaucoup.
- Vous me plaisez, et je partage cette idée. Qu’en est-il des relations entre votre peuple et vos gouvernements ?
- Il y a vingt-trois ans, nous reprenions les activités spatiales sur Hynimède, après une période plutôt chaotique. Cela n’a pas été bien perçu par tout le monde, mais les multiples succès de nos missions ont convaincu le peuple.
- Le peuple d’Aphrodius est en fait composé d’anciens habitants d’Hynimède ou Lemnos. Nos opérations étant neutres jusque là, tout va pour le mieux, poursuivît la Reine du Havre.
- Je vous envie beaucoup. J’aimerais tant voir la paix interne régner ici.
- Nous ferez-vous l’honneur, vous et votre famille, de venir visiter la capitale aphrodienne ? Rien ne presse, venez quand vous ne serez plus obligé ici.
- Hélas, je vis seul depuis bien longtemps; mais j’accepte volontiers votre invitation, ma chère.”
C’est ainsi que naquît une grande amitié entre aphrodiens et neo-kryptoniens. Chris Alys et Jorel s’entendaient à merveille et ne s’arrêtaient plus aux formalités induites par leurs rôles. Le roi à la forteresse de cristal se rendît sur Aphrodius et fût accompagné par la Reine Harmonie dans les rues havroises. Oubliant à leur tour les formalités, ils se comportèrent comme deux jeunes gens en quête de bonheur, allant se perdre dans le labyrinthe de la cour du palais, pour mieux s’y surprendre. Ainsi Harmonie s’éprît-elle de Jorel, tombé quant à lui sous le charme de la reine d’Aphrodius depuis le début...
Leur union fût officialisée le dernier dimanche 2931, jour anniversaire de la bataille hynimedaine contre les corsaires. Tandis que sur Aphrodius la fête battait son plein en présence de Chris Alys et de plusieurs seigneurs hynimedains, la flotte hynimedaine rendait hommage aux morts de 2899 pour la dernière fois lors de sa parade annuelle, puis célébrait l’union lointaine d’Harmonie et Jorel. A compter de ce jour, le dernier dimanche de l’année ne serait plus jamais un jour de deuil.
“Mais tout était trop beau pour durer...”
Deux saisons passèrent avant que des événements inattendus viennent changer le cours des choses, du côté d’Hynimède. On découvrît que des planètes jusque là vierges de civilisation ont été colonisées près de la planète mère de Chris Alys. Pour la plupart, ces planètes présentaient de grosses contraintes climatiques et avaient peu à offrir. Il devînt de plus en plus évident que ces colonisations n’avaient pour but que d’établir des postes avancés. Surveillant, dans la plus grande discrétion, l’évolution de l’aménagement de ces terres, le Centre de commandes Aéro-spatial hynimedain rendît un rapport au grand seigneur Alys. Les bases émergentes érigeaient des défenses. Le CCAS préconisa l’amélioration immédiate des défenses planétaires et un recrutement rapide de potentiels futurs pilotes.
Les inquiétudes des gradés du Centre de commandes étaient fondées. Un mois après la mise en garde d’Hynimée (Hynimée-l’Ancienne ayant été presque entièrement réaménagée pour l’armée), une puissance encore inconnue, dirigée par un certain Haisemès, déclara la guerre aux hynimedains, au nom de l’alliance QIR.
Ces gens ne devaient pas être d’une grande intelligence, pour attaquer un peuple pacifique ayant autant d’alliés que les hynimedains. Cependant, la puissance de l’alliance ennemie était inconnue, tout comme la localisation des planètes de ses membres. D’ailleurs, rien n’obligeait à croire qu’elle existait vraiment.
Mais les vaisseaux du chef SMS (les militaires hyniméens l’écrivaient ainsi, pour aller plus vite...) faisaient leurs apparitions aux quais postes-avancés ennemis, bientôt protégés par des flottes de chasseurs conçus sur place. Chris Alys était inquiet. Hynimède était-elle prête à contenir un assaut ennemi ?
Le lendemain de la déclaration de guerre, la tant redoutée première vague ennemie s’approche de la planète Hynimède. Branle-bas de combat sur le sol alyssien. L’assaut commence, la flotte hyniméenne ne faisant curieusement pas barrage entre les défenses au sol et les vaisseaux de combat ennemis. Boucliers électroniques activés, les installations hynimedaines résistent, jusqu’à ce qu’apparaisse, derrière le mur hostile formé par les vaisseaux ennemis, l’intégralité de la flotte alyssienne. En effet, bien au courant du problème rencontré par Lemnos trente-deux ans auparavant, le grand Seigneur d’Hynimède demanda aux scientifiques de plancher sur une solution de contre-attaque basée sur l’utilisation de l’hyperespace sur une très petite distance.
À bord du vaisseau amiral, Chris Alys infligea à son assaillant une correction phénoménale. Après quelques minutes de réjouissances, les troupes spatiales hynimedaines se mettaient en route vers la colonie ennemie la plus proche. Cette fois, c’est au sol que l’ennemi subit une défaite cuisante.
C’est sûr le chemin du retour que le chef des armées reçoit un appel du CCAS hyniméen.
(à l’image, le seigneur Arthur)
“- Seigneur Alys, l’ennemi a posé le pied sur la planète Azur. La reine Kristen ne dispose pas des moyens nécessaires pour repousser ses envahisseurs à terre et s’apprête à capituler.
- Ils s’attaquent à nos alliés commerciaux... A-t-on une idée de l’effectif des envahisseurs sur Azur ?
- Aucune, et la liaison spatio-satellitaire avec le centre spatial azurien est rompue.
- Damnée soit cette vermine. La reine Kristen a été claire lors de la signature du pacte commercial : son peuple est pacifique et aucune bataille spatiale ne serait tolérée.((Il réfléchit)( L’ennemi a subi de lourdes pertes mais cherche à nous mettre dos au mur. Il n’est pas question que nous essuyions d’autres revers de la sorte. Merci, Seigneur Arthur.
à une opératrice :
Établissez une liaison avec New Krypton.”
Alys rendît compte de la situation à son ami et allié Jorel. Le temps pressait et la solution d’unir les forces militaires d’un maximum de planètes alliées n’était plus une option. Ainsi, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les diplomates hynimedains, aphrodiens et neo-kryptoniens embarquaient en destination des cités de leurs alliés commerciaux. Beaucoup refusèrent de s’impliquer, mais, bien heureusement, quelques chefs courageux rejoignirent le conglomérat militaire et humanitaire ainsi formé.
Thibus, chef de la forteresse galactique Hypérion, dont on dît qu’il aurait eu un ancêtre commun avec Jorel, sitôt suivi par le binôme Knark-Coujo, fût de l’aventure. Unissant leurs forces et leurs savoirs, les cinq chefs, aidés au mieux par la reine de la jeune Aphrodius, avançaient côte à côte dans un univers où le silence n’était plus celui de la paix perpétuelle, sous la bannière des Heat 3k3.
Le jour de l’anéantissement des flottes Qiriennes, Chris Alys laissa échapper un “À bon entendeur” qu’on retrouverait certainement dans les livres d’Histoire quelques années plus tard...
Mais d’autres rôdeurs non-conviés se présentaient bientôt aux portes des cités de l’alliance. À la liste des alliances militaires connues vinrent s’ajouter de nouveaux conglomérats, plus ou moins hostiles. Heat 3k3 connût des temps difficiles et la majeure partie du temps des chefs unis était réservée à la supervision des opérations militaires.
Un jour arriva où Chris Alys participait à une mission de repérage. Hynimée était parvenue à calculer approximativement la position de départ d’une flotte ennemie s’étant attaqué à Lemnos la veille. Cinq vaisseaux de combat composaient l’escouade d’Alys, ce jour-là. Une fois arrivée aux coordonnées prévues, la flottille hynimedaine n’eût que du vide à observer. Chris Alys donna l’ordre de se disperser pour repérer la base ennemie. S’éloignant donc des autres vaisseaux, le K906, vers l’inconnu. Trente minutes de recherche n'eurent pas raison de la planète ennemie. Le temps passait et la flottille alyssienne était de plus en plus dispersée. C’est alors que le pilote du K906 signala une activité importante sur les radars. Plus le vaisseau se rapprochait, plus le phénomène s’intensifiant... mais toujours pas de planète en vue. Avançant lentement vers la zone annoncée au radar, le K906 subit une secousse, comme s’il avait subi une collision. Dans les secondes qui suivirent, le bâtiment commença à vriller en accélérant de manière incompréhensible vers le centre de la zone active.
“- ... Monseigneur ?
- Ah, fichtre, ce mal de crâne. Que s’est-il passé, Major ?
- On ne sait pas encore, monseigneur, certainement une perturbation éléctronique. Tout ce qu’indique la cyber-carte est incohérent.
puis, secouant un opérateur étalé au plancher :(J’espère ne pas vous réveiller au milieu d’un joli rêve avec de petits lapins bleus, sergent. Contactez le K908.
- Hum, oui, tout de suite, major ! répondit l’homme encore secoué, avant de reprendre sa place.
Chris Alys s’approche du tableau de communication, pendant que l’opérateur tente d’établir la liaison.
- Nous ne recevons aucun signal du reste de la flotte, Seigneur Alys.
- Vous avez vérifié l’état de la radio ?
- Radio intacte et opérationnelle.
- ... Ils seraient tombés aux mains de l’ennemi. Bien, contactez Hynimée pour qu’ils nous localisent.
Le sergent use de tous ses talents pour essayer de contacter la planète mère alyssienne, sans parvenir à ses fins.
- Impossible de joindre Hynimède... Je ne comprends pas.
- Si je comprends bien, nous sommes perdus et sans attache.
au pilote, qui vient de reprendre place sur son siège :
Où en est-on question carburant ?
- Deux tiers pleins, mon général, mais il semblerait que le réacteur gauche ait subi des dégâts.
- Réfléchissons... Si le phénomène dont il est question était dû à l’ennemi, il l’aurait déjà revendiqué. On peut donc dire avec une faible marge d’erreur que nous sommes suffisamment éloignés des coordonnées estimées de l’ennemi pour déclencher le système d’urgence.
- Vous êtes sûr de vous, mon général ?
- C’est risqué, mais pas plus qu’une tentative désespérée de rejoindre Hynimède en aveugles avec du carburant pour deux jours... avec un réacteur endommagé.(Déclenchez le système d’urgence.”
Le système d’urgence était implanté sur tous les nouveaux vaisseaux hynimedains. Il permet d’émettre un signal de détresse dans toutes les directions. Il n’était à utiliser qu’en dernier recours. Après une heure à se déplacer en ligne droite à faible vitesse, tout en émettant le signal, le K906 reçoit une communication. L’équipage retrouve espoir.
“- Ici le Quartier Général d’Eliotrase. Identifiez-vous.
- Chris Alys, Grand Seigneur d’Hynimède. Nous étions en repérage et nous sommes égarés après avoir subi les effets d’un phénomène étrange. Toute communication avec les autres vaisseaux et avec notre planète est devenue impossible.
- Nous éméttons actuellement un signal par ondes alpha. Vos radars le détectent-ils ?
- Nous recevons le signal, répondît l’opérateur principal.
- Dirigez-vous vers celui-ci. Veuillez d’avance nous excuser pour l’accueil qui vous sera réservé.”
Après avoir pu vérifier de ses yeux la sincérité de l’équipage du K906, l’armée d’Eliotrase emmena celui-ci, au complet, vers un bâtiment vétuste qui devait leur servir d’ambassade et qui apparemment ne recevait pas bien souvent. Le ménage semblait avoir été fait à la dernière minute, avant leur arrivée. On fit patienter les nouveaux arrivants dans le hall de la bâtisse.
“- Le Général Wiveale, notre gouverneur général, est en route. Il vous recevra dès son arrivée, annonça un gradé.
- Nous remercions Eliotrase pour son grand soucis de l’accueil des étrangers.”((Au même moment, le capitaine du K906 remarque une toile d’araignée entre deux commodes.)
Wiveale fait son entrée, et n’a pas le temps de se présenter que déjà Chris Alys s’exclame :
“- Knark ? Mais que diable faites-vous ici, et ainsi vêtu ?(L’observant d’un air étonné, le-dit Wiveale réplique :
- Vous avez de bien étranges manières ! Seigneur Alys, je présume ?
- Mais enfin, Knark, vous ne me reconnaissez donc pas ? Nous sommes alliés depuis maintenant deux ans !
- J’ignore où vous voulez en venir, mais votre comportement m’incommode, cher ami.(Je m’appelle Wiveale, Gouverneur Général de la planète Eliotrase, qui vient de faire preuve de la plus grande solidarité à votre égard.
- Veuillez excuser mon impolitesse... Mais cette ressemblance est troublante. Mis à part la façon de parler et l’habit, vous avez tout de Knark, Général de la planète Ether.
- Je n’ai jamais entendu parler de ce “Knark” ni de cette “Ether”. Maintenant, si vous m’expliquiez en détails le problème qui vous a mené jusque ici ?”
Alys conta à son hôte l’étrange mésaventure du K906. Il fût tenté d’établir le contact avec Hynimède depuis Eliotrase, en vain : la fréquence semblait entièrement vierge. Rien n’ayant pu arriver à bout des défenses hynimedaines en si peu de temps, la possibilité d’une destruction du Centre de Commandes Aéro-Spatial, et à fortiori d’Hynimée, n’était pas envisageable. Alys et ses hommes choisirent d’attendre quelques jours que le reste de la flottille les retrouve. La cyber-carte du vaisseau d’Alys retrouva du service quelques jours plus tard, une fois sa mémoire remplacée par les données d’Eliotrase. Hynimède absence du registre de la planète du chef Wiveale, n’apparaissait évidemment pas. Suite à cette pseudo-réparation, une expédition fût lancée vers les coordonnées spatiales d’Hynimède. Escorté par une flotte de chasseurs blancs éliotrasiens, le K906 prît le chemin du retour.
Les expéditions n’étaient décidément pas le point fort de Chris Alys, en ces temps-là. Une fois la flotte à proximité, Hynimée ne répondait toujours pas. Localisant à l’oeil l’emplacement de la région hyniméenne, Alys fait scanner la zone.
Horreur ! La région semblait avoir été divisée en plusieurs entités minimes. La situation semblait toujours inexplicable à Chris Alys. Il décide de l’atterrissage du vaisseau hynimedain. L’appareil posé, le chef d’Hynimède sort. A peine mettait-il le pied à terre qu’une flèche archaïque venait marteler la coque du vaisseau, bientôt suivie par d’autres flèches. Vivement, Chris Alys remonta à bord et rejoignit la cabine de pilotage. Scrutant le paysage, il reconnût une montagne où l’emmenait son père quand il était encore enfant. Mais tout était si désert ! Les villes et les tours qui remplissaient jadis les environs laissaient place à des forêts vertes et des champs. D’abord abasourdi mais reprenant vite ses esprits, Alys, tout chef hynimedain qu’il puisse être, ordonna au pilote de rejoindre les vaisseaux de Wiveale en orbite, puis s’isola dans ses quartiers quelques minutes. Tout devenait clair pour Chris Alys. Le phénomène subi une semaine auparavant était bien plus qu’une simple tempête éléctronique... la réalité n’était plus la même. Les choses n’étaient plus à leurs places. Qu’était-il advenu du monde qu’il connaissait ? *Notre réalité ne nous a pas quitté. C’est nous qui avons quitté notre réalité*, pensa Alys, se levant.
Déjà le K906 rejoignait la flottille de Wiveale et Alys regagnait le poste de pilotage.
Contactant derechef les chasseurs éliotrasiens, il déclara :
“Nous allons malheureusement devoir abuser de votre hospitalité. Nous sommes du voyage retour.”
Le K906 et son cortège manoeuvrant en vue du retour vers leur point d’origine, Chris Alys lança un triste dernier regard sur la planète. Pour la première fois depuis longtemps, le grand seigneur était décontenancé et perdait tous ses moyens. Ayant tant bien que mal expliqué ses conclusions à l’équipage, il fût vite accompagné dans son chagrin par celui-ci. *Quand reverrons-nous nos familles, devaient-ils tous se demander ?*
La flotte était à une heure d’Eliotrase environ quand trois entités étaient signalées par les radars. Il s’agissait apparemment d’une poursuite. Effectivement, deux gros chasseurs avaient pris en chasse un spatio-planeur blindé. Le vaisseau d’Alys entreprît immédiatement d’établir le contact avec le vaisseau en difficulté, tandis que le chasseur blanc-maître tentait d’identifier les poursuivants.
L’opérateur : “- Ici vaisseau hyniméen K906. Vous semblez en difficulté. Pouvons-nous faire quelque chose ?
Le pilote du planeur : - Ici spatio-planeur neo-kryptonien Alpha Premier. Je savais bien que vous n’étiez pas perdu. Mon électronique est endommagée, je suis dans l’incapacité de riposter.
La voix semblait familière à Chris Alys, malgré la mauvaise qualité sonore. Soudain, il se précipita vers la radio :
- Jorel ? Bon Dieu, c’est toi. Tiens bon encore une seconde, on se charge de ces pots de colle !
- C’est parti pour le tir au pigeon, s'esclaffa Jorel, sachant, à avoir entendu son ami, qu’il ne faudrait pas plus de vingt secondes pour qu’il soit débarrassé de ses suiveurs.”
Les chasseurs blancs de Wiveale n’auront pas fait le voyage pour rien. Prenant de vitesse les vaisseaux hostiles, ils les réduisirent à néant en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Bientôt le K906 remorquait le planeur endommagé de Jorel.
par la radio
“- Alors, Alys, où en est-on ?
- Je te raconterai une fois à terre. Je préfère que tu ne puisses pas tomber plus bas.
- Bien reçu. Dans combien de temps arrive-t-on ?
- Dans une heure, tout au plus.”
Une fois à terre, ce fûrent les retrouvailles entre Chris Alys et Jorel. En route vers l’ambassade générale d’Eliotrase, où Wiveale, informé des récents événements, les attend, les deux compères se racontent leurs étranges aventures. Jorel expliqua à Chris Alys que les recherches avaient commencé il y a plus d’une semaine, sans résultats, dans l’infini qui s’étalait autour de la zone potentiellement explorée par le K906, qui avait pu, avec ce qu’il lui restait de carburant, parcourir une distance immense.
“- Hier, j’ai décidé de retourner personnellement au point de départ des recherches, à savoir l’emplacement précis où était ton vaisseau lors du dernier contact. J’allais arriver sur place quand mes radars ont détecté une activité. J’allais gagner les coordonnées indiquées par les radars quand le bouclier du planeur s’est activé automatiquement. Et c’est là que ces deux maniaques de la gâchette m’ont pris en chasse. Super-propulseurs activés, je m’empresse de rejoindre le point d’activité, espérant qu’il s’agisse de toi. Et là je fus comme aspiré par le vide. La suite, tu la connais.
- Ce que j’ai du mal à m’expliquer, c’est pourquoi le phénomène n’a pas eu sur tes poursuivants le même effet que sur le planeur.
- Je ne les ai pas vu une seule seconde en difficulté, en tout cas. Et toi, d’où sortais-tu, avec ces chasseurs blancs ?”
À ces mots, Chris Alys eût comme un sursaut. Il se résolût à expliquer à son ami la situation. Jorel tomba de haut en apprenant la dure vérité, qui le concernait désormais lui aussi. Mais voilà qu’ils arrivaient à l’ambassade, Wiveale descendant les marches pour venir à leur rencontre.
“- Je n’imaginais pas vous manquer si tôt, lança Wiveale à Chris Alys, interrogé du regard par Jorel, qui, lui aussi, crût reconnaître Knark. Wiveale poursuivit, à l’attention de Jorel :
Vous devez être le seigneur Jorel. Bienvenue sur la planète Eliotrase, que je régente.
- C’est exact, répondît-il, je vous remercie de m’offrir votre hospitalité, comme je vous remercie d’en avoir fait profiter mon ami, allié et beau-frère ici présent. Excusez-moi, mais, vous...
- Je ne suis pas Knark, mais bien Wiveale, gouverneur général d’Eliotrase ! Allez-vous donc cesser avec cette histoire ?
- Pardonnez Jorel, cher Wiveale, je ne l’avais pas prévenu, avoua Alys. Cela dit, je pense avoir l’explication à cette ressemblance. Entrons, nous avons des choses sérieuses à nous dire.”
Alys mît Wiveale au fait de l’inéluctabilité du problème. Cependant, le chef Eliotrasien semblait avoir son idée. Effectivement, il annonça :
“- Il y a quelques temps, une rumeur a circulé entre les gouvernements des planètes voisines d’Eliotrase, comme quoi certaines alliances seraient parvenues à développer une technologie leur permettant d’explorer des mondes parallèles. Jusque-ici, je pensais qu’il ne s’agissait que de bruits de couloirs. On parlait notamment de l’alliance Specials, actuellement l’union la plus respectée dans l’univers.
- Pensez-vous que cette alliance accepterait de nous faire profiter de cette technologie, le cas échéant, afin que nous retournions dans notre monde ?
- Les Specials sont si fiers de leur supériorité technologique que le seul moyen de les faire s’intéresser un tant soit peu à vous serait de rivaliser avec.”
Après un moment de silence, Chris Alys se risqua à une proposition quelque peu osée :
“- Jorel et moi sommes sans ressources, dans ce monde, mais notre expérience nous a suivi. Wiveale, accepteriez-vous de nous aider à nous faire une place dans cet univers ? Une fois opérationnels, nous pourrons vous rejoindre au sein d’une corporation axée sur le développement technologique.
- Vous n’avez pas froid aux yeux, mon ami. Mais soit, cette occasion ne pouvant se présenter qu’une seule fois, je vous suis dans cette entreprise.”
Pendant presque un an et demi, KaotiK-92 forgeait des colonies à son images. KaotiK, en souvenir de sa plus belle colonie, donna à sa planète le nom de “Fyro”. Sans doute n’eût-il pas le coeur à réutiliser le nom de la seule planète qui comptait vraiment à ses yeux. Pour Jorel, ce nouveau départ était une sorte de mise à l’épreuve et, son nom n’ayant plus aucune signification dans ce monde, il choisît de marquer la différence en en changeant. C’est ainsi que celui que nous avions toujours connu sous le nom de Jorel choisît de se faire connaître sous le nom d’Haromis. Sa planète, située, comme Neo Aphrodius, dans la galaxie d’Eliotrase, fût appelée Deimos.
L’absence de populations locales lors de la colonisation des planètes engendra, malgré l’arrivée de nombreuses familles éliotrasiennes, une grande mécanisation des exploitations, ainsi que la création de défenses anti-aériennes autonomes. Chris Alys et le désormais-nommé Haromis usèrent de leurs charismes pour inciter leurs nouveaux peuples à participer aux activité militaires. De nombreux militaires aux ordres de Wiveale ayant participé aux travaux d’aménagement ainsi qu’à la défense des nations naissantes, certains demandèrent finalement de rejoindre les rangs alliés. Ainsi les effectifs militaires d’Alys et Haromis devenaient-ils suffisants pour mener à bien des expéditions et pillages. Les chefs membres de l’Alys Intuitive Corporation savaient que pour arriver à leurs fins, il allait falloir axer sur l’offensif. Haromis, ne voyant que l’objectif de pouvoir un jour revoir sa douce Harmonie et sa planète New Krypton, se montra sans pitié avec les peuples voisins susceptibles de fournir à Deimos de quoi avancer. Chris Alys suivît son ami dans cette voie. Quant à Wiveale, il se plaisait dans le rôle d’allié et s’arrangeait pour aider ses nouveaux amis en cas de besoin. Eliotrase restait un endroit sûr pour les membres de l’Alys Intuitive Corporation, à laquelle se joignaient bientôt des chefs souhaitant aider Chris Alys et Haromis dans leur quête, tout en se plaçant sous la protection d’une alliance en vogue.
Pour des raisons que l’on ne peut, à ce stade de l’histoire, plus ignorer, les chefs alliés se réunissent fréquemment, formant ainsi le Conseil de la Corporation Alyssienne. | |
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